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L'accès à l'eau potable et le traitement des eaux usées sont des enjeux essentiels des questions environnementales.

UNE CATASTROPHE URBAINE ANNONCÉE

UNE CATASTROPHE URBAINE ANNONCÉE

UNE CATASTROPHE URBAINE ANNONCÉE

Le projet d’urbanisation de la carrière de l’ouest à Gagny : une nouvelle étape dans le désastre environnemental et une atteinte fatale à la lutte contre le réchauffement climatique. Non la Seine-Saint-Denis ne doit pas subir la double peine qui consiste à densifier toujours plus, au détriment des espaces ouverts, un territoire disqualifié et stigmatisé. Notre département mérite des aménagements plus ambitieux.

La carrière de l’ouest représente un espace naturel de 14 hectares, sur la commune de Gagny en bordure du Raincy et de Villemomble. Ce site fait l’objet d’un projet gigantesque de construction de 120 000 m² de surface de plancher, soit près de 2000 logements et 4500 nouveaux habitants.

C’est la préfecture, donc l’Etat, qui a fait, en concertation avec les trois communes et le territoire Grand Paris Grand Est, le choix de mener ce projet dans le cadre d’une Procédure Intégrée pour le Logement (PIL). L’aménagement a été confié à une société dédiée, la Gabinienne d’Aménagement, composée des entreprises Promo Gerim, Brownfields Gestion et Vinci Immobilier Île-de-France.

La préfecture a demandé à l’aménageur d’organiser une concertation préalable et a sollicité la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), qui a nommé M. Pavard garant de la concertation. ENDEMA93 a assisté les 13 et 20 février 2019 à deux réunions en sous-préfecture du Raincy. Une autre réunion se tiendra le 20 mars prochain.

Pourquoi un tel projet ?

Lors de la première réunion, M. Lapouze, sous-préfet, explique qu’il faut sécuriser la carrière de l’ouest car le risque d’effondrement met en danger une vingtaine d’habitations situées en lisière de la partie haute du site. Aucun financement public n’étant prévu, il prévoit de faire supporter le coût de ces travaux par l’urbanisation de la carrière.

Quid des projets antérieurs ?

ENDEMA93 suit le dossier de la carrière de l’ouest depuis les années 1990.

Ni le projet de convention « Consolidation et aménagement d’anciennes carrières de gypse » entre l’Inspection Générale des Carrières (IGC), la société Marto, propriétaire du site, et la commune de Gagny de 1995, ni les recommandations de l’IGC de 1999, ni l’arrêté de mise en demeure préfectorale faite à la société Marto pour la remise en sécurité des abords de la partie nord de la carrière de 2013, ni les arrêtés préfectoraux de 2013 et de 2017 n’ont été respectés par la société Marto.

ENDEMA93 n’a eu de cesse que d’alerter régulièrement la préfecture sur les travaux sans autorisation et les activités polluantes du propriétaire dans ce site et sur les irrégularités des autorisations délivrées.

ENDEMA93 constate que les services de l’Etat n’ont pas été en mesure de faire appliquer les décisions préfectorales qui auraient permis d’assurer la sécurité de la vingtaine d’habitations menacées et des personnes et de remettre le site en état.

Comment un tel projet est-il possible ?

La préfecture, afin de mettre fin à cette situation rapidement et de sécuriser le site, a mis en place une PIL. Cette procédure exonère la société Marto de ses obligations. Elle fait de l’urbanisation de l’ensemble du site une condition à la sécurisation pour répondre à la demande de rentabilisation du projet. Elle permet à l’aménageur de s’affranchir des règles fixées par les documents d’urbanisme pour construire plus de 2000 logements. Le programme comprend 25% de logements sociaux.

Ainsi, les constructions présentées dans le projet ne sont actuellement autorisées ni par le Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), ni par le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), ni par le Plan de Prévention des Risques (PPR), ni par le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Gagny. Le SDRIF prévoit « d’affirmer prioritairement la vocation d’espaces verts publics et de loisirs des secteurs sous-minés par d’anciennes carrières non encore urbanisés en cœur d’agglomération et dans la ceinture verte, en particulier dans les territoires carencés en espaces verts ». La carrière de l’ouest ne figure pas au SDRIF comme secteur à construire.

La PIL, destinée à « favoriser la production rapide de logements », accélère la procédure, en regroupant la mise en compatibilité des documents d’urbanisme, y compris de rang supérieur, l’instruction et la délivrance des permis de construire. En instituant une seule enquête publique, la PIL diminue les délais nécessaires à la concertation. Le projet prévoit de valider fin 2019 la PIL et la construction des 2000 logements.

Des solutions alternatives ?

ENDEMA93 fait valoir que la priorité est la sécurisation des habitations menacées, opération qui doit être dissociée de l’urbanisation. Pourquoi la société Marto, qui a aggravé la situation en modifiant la topologie des lieux, n’est-elle pas mise à contribution ?

La société SEMOFI, chargée par la Gabinienne d’Aménagement pour étudier la sécurisation de la carrière, affirme qu’il n’est pas possible de mettre en sécurité les vingt habitations menacées en secteur nord, sans que la totalité du site ne soit comblée. L’IGC indique qu’une étude antérieure avait porté sur la seule sécurisation de la partie nord à proximité des habitations menacées, mais que cette solution ne permet pas de rendre accessible au public le reste du site. ENDEMA93 souligne que la sécurisation du site ne sera pas la même pour l’aménagement d’un espace naturel ou pour recevoir la construction de 2000 logements en R+4+attique et demande une étude pour la conservation de l’espace naturel.

Un projet effarant

La construction de 2000 logements dans un lieu aussi peu adapté que la carrière de l’ouest ne peut qu’entraîner des conséquences catastrophiques. Les « garanties environnementales préservées », qui figurent dans le dispositif des PIL, ne sont pas déclinées dans la PIL de la carrière de l’ouest.

A l’heure où nous prenons tous conscience des effets néfastes sur notre qualité de vie de la destruction de notre environnement à travers la disparition de la biodiversité, la dégradation de la qualité de l’air, le rétrécissement des espaces naturels, l’agression de pollutions diverses… ce projet viendrait accaparer ce que nous avons de plus rare en Seine-Saint-Denis, l’espace ! Il viendra mettre un terme définitif à la possibilité de conserver ces 14 hectares pour les aménager en parc naturel au profit du plus grand nombre.

Ce programme pharaonique est la négation des mesures de protection contre les effets du dérèglement climatique préconisées par toutes les instances politiques, associatives et citoyennes nationales et internationales. Les espaces naturels en milieu urbain dense comme le nôtre participent au rafraichissement de l’air de nos villes. Ils filtrent l’eau pour limiter la pollution des nappes phréatiques et freinent le ruissellement qui entraîne les inondations. Les arbres et les sols captent le CO² et luttent contre le réchauffement climatique. Ils donnent un lieu propice au développement de la vie végétale et animale. Ils offrent à la population un espace dans lequel chacun d’entre nous peut venir se ressourcer au contact de la nature, où les enfants peuvent s’ébattre en liberté.

Un site pollué

Dans le passé, ENDEMA93 s’est battu pour faire condamner la société Marto pour dépôts illicites de déchets et pour faire cesser les nuisances liées aux transports de matériaux. Aujourd’hui, ENDEMA93 a les plus vives inquiétudes quant au déroulement du chantier de ce projet. Les travaux de comblement s’étaleront sur 2 ans minimum et nécessiteront l’injection de 200 000 tonnes de coulis transportées par camion dans des rues étroites. Des milliers de tonnes de terres polluées seront déplacées d’un bout à l’autre du site provoquant la dispersion dans l’atmosphère d’éléments toxiques (amiante, particules fines…), sans que quiconque ait une idée du degré de dangerosité des pollutions qui seront disséminées.

Des équipements municipaux et des infrastructures insuffisants

La construction de 2000 logements sur un site éloigné des gares contraindra les résidents à emprunter leur voiture ou à voir leur temps de transports allongé. Le taux moyen d’équipement automobile des Gabiniens étant d’une voiture par ménage, ce seront 2000 véhicules supplémentaires qui viendront saturer un réseau routier déjà sous-dimensionné pour le trafic actuel. Un engorgement généralisé est à craindre, accompagné d’une augmentation importante de la pollution atmosphérique.

Les équipements publics ne permettent pas de faire face à l’installation de 4500 nouveaux habitants. La commune de Gagny devra scolariser environ 450 nouveaux élèves en maternelle et en élémentaire (les classes de maternelles sont déjà à 31 élèves). Comment et où la commune de Gagny construira-t-elle les équipements publics nécessaires pour la petite enfance, les loisirs, le sport et la culture ?

Gagny déjà en surchauffe

Les permis de construire délivrés ou en cours d’examen font apparaître un potentiel de plus de 3000 nouveaux logements qui permettent de répondre à la demande de l’Etat en matière de logement, et remplissent l’objectif de 2000 nouveaux logements d’ici à 2020 annoncé au PLU, sans qu’il soit nécessaire de construire sur les anciennes carrières.

Le PLU de Gagny prévoyait que la population atteindrait 45 000 habitants en 2030. Si les 7500 nouveaux habitants attendus dans les 3000 logements prévus hors carrières viennent s’ajouter aux 39500 gabiniens recensés, les objectifs fixés par le PLU seront largement atteints et dépassés. Le projet de la carrière de l’ouest est démesuré au regard des logements prévus par ailleurs et des infrastructures de la commune.

ENDEMA93 dit non au projet

ENDEMA93 a déposé un recours contre le PLU de Gagny pour une consommation excessive d’espaces naturels.

ENDEMA93 s’oppose avec la plus grande fermeté à ce projet sur la carrière de l’ouest, qui, à coup sûr, détruira la qualité de vie des Gabiniens, des Raincéens et des Villemomblois. Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour empêcher cette atteinte irrémédiable à notre cadre de vie. ENDEMA93 appelle tous les habitants directement concernés, mais aussi tous ceux qui ne se résignent pas à la destruction des derniers espaces ouverts de notre région à se mobiliser et à rejoindre notre association pour contrer ce coup fatal porté à notre environnement.

ENDEMA93 en appelle aux responsables publics, représentants de l’Etat, élus des communes de Gagny, Le Raincy, Villemomble et du territoire Grand Paris Grand Est, pour que ce projet  de construction soit abandonné.

Sites à consulter :

https://lescarrieresdelouest.fr/